Après un traitement pour un cancer de la prostate, il peut arriver qu’il réapparaisse, c’est ce qu’on appelle une récidive. La récidive peut être dans la même zone (on parle de récidive locale) ou bien dans d’autres parties du corps (on parle de récidive métastatique). Le traitement de la récidive du cancer de la prostate peut être plus complexe que celui du cancer initial, car certaines options thérapeutiques peuvent être limitées ou totalement exclues. La prise en charge doit être personnalisée et multidisciplinaire en tenant compte des attentes, des besoins et de la qualité de vie des patients.
Quels sont les signes d’une rechute d’un cancer de la prostate ?
Une récidive d’un cancer de la prostate n’entraîne pas nécessairement de symptômes. La reprise de la croissance des cellules cancéreuses est alors détectée au cours du suivi régulier post-traitement.
La récidive du cancer prostatique se manifeste généralement par une élévation du taux de PSA sanguin, une protéine produite par les cellules prostatiques saines ou tumorales. Son dosage permet de surveiller l’évolution du cancer de la prostate.
Une augmentation du taux de PSA après un traitement anti-cancéreux peut indiquer une reprise évolutive de la maladie. Cependant, elle n’est pas spécifique au cancer et peut aussi révéler la présence d’un autre trouble de santé. Le diagnostic doit donc être confirmé par d’autres examens comme une biopsie prostatique, une échographie, une IRM, un scanner ou une scintigraphie.
Dans certains cas, les indicateurs de surveillance peuvent être associés à des signes urinaires (comme des difficultés à uriner, des envies fréquentes ou des brûlures) ou des douleurs dans d’autres parties du corps.
Quels sont les traitements possibles en cas de récidive du cancer de la prostate ?
Le choix du traitement dépend du type et du stade de la récidive du cancer, de l’état de santé général du patient, de ses préférences, mais aussi des thérapies déjà réalisées dans le cadre de sa prise en charge initiale.
On distingue deux grands types de récidives du cancer de la prostate :
- la récidive locale, lorsque le cancer réapparaît à l’intérieur ou autour de la glande prostatique, sans extension à d’autres organes ;
- la récidive métastatique, lorsque la maladie s’est étendue aux ganglions lymphatiques, à d’autres organes à distance ou aux os.
Traitement d’une récidive du cancer de la prostate de type local
Si le cancer de la prostate réapparaît dans la zone où il s’est développé la première fois, on parle de récidive locale. Sa prise en charge thérapeutique dépend du traitement initialement réalisé.
Une récidive de cancer de prostate après prostatectomie (ablation de la prostate) peut être prise en charge par radiothérapie externe ou curiethérapie afin de détruire les cellules cancéreuses restantes.
Si le patient a déjà bénéficié d’une radiothérapie, il peut être candidat à une prostatectomie, à condition que la maladie soit limitée à cet organe.
Dans certains cas, une hormonothérapie peut être proposée, associée à la chirurgie ou à la radiothérapie. Elle agit en bloquant l’action des hormones masculines qui stimulent la croissance des cellules tumorales prostatiques.
Traitement d’une récidive du cancer de la prostate métastatique
Face à un cancer de la prostate récidivant avec envahissement à d’autres organes ou tissus, on parle de récidive métastatique. Il peut aussi s’agir d’une récidive ganglionnaire du cancer de la prostate.
Ce type de rechute peut être traité principalement par hormonothérapie de façon à contrôler la progression de la maladie et soulager les symptômes.
Si l’hormonothérapie ne suffit pas à freiner le cancer, une chimiothérapie peut être proposée.
Dans certains cas, il est aussi possible de proposer une radiothérapie de la prostate si le patient n’a pas reçu d’irradiation ou si la zone à traiter est différente. La radiothérapie peut aider à soulager la douleur, à prévenir les fractures osseuses ou éviter les complications neurologiques si l’on irradie les ganglions lymphatiques, les os ou le cerveau.
Dans tous les cas, la radiothérapie stéréotaxique peut aussi être une option intéressante si le patient ne peut pas être irradié par radiothérapie traditionnelle ou s’il n’est pas éligible à une prostatectomie.
Quelle est l’espérance de vie après une récidive du cancer de la prostate ?
L’espérance de vie après récidive du cancer de la prostate dépend de nombreux facteurs, comme le stade et le type de récidive, le traitement choisi, l’âge du patient, son état général, etc.
Récidive cancer prostate et taux PSA
En moyenne, plus le taux de PSA est élevé, avec augmentation rapide, et plus le pronostic est défavorable.
Le score de Gleason est aussi déterminant : un score élevé témoigne de l’agressivité de la maladie, avec une diminution de l’espérance de vie.
Enfin, le nombre et la localisation des métastases jouent aussi un rôle dans les statistiques du taux de survie. Plus il y a de métastases (et plus elles sont situées dans des organes vitaux comme le foie ou les poumons), plus le risque de décès est important.
Une récidive d’un cancer de la prostate présente une espérance de vie moins favorable qu’un cancer initial, mais certains patients peuvent aujourd’hui vivre plus longtemps grâce aux avancées thérapeutiques et technologiques.
Accompagnement et soins de support de la récidive du cancer de la prostate
La récidive d’un cancer de la prostate est un défi à relever sur bien des plans. Elle nécessite un suivi médical régulier et des traitements adaptés, mais aussi un accompagnement personnalisé et une attention particulière au bien-être.
En ce sens, les patients peuvent bénéficier de soins de support pour améliorer leur qualité de vie, en prenant en compte leurs besoins physiques, nutritionnels, sexuels, psychologiques, sociaux ou personnels. Ces soins peuvent inclure des médicaments, des techniques complémentaires, des conseils, une activité physique adaptée, des loisirs, des ateliers bien-être, etc.
L’objectif est de soulager les symptômes, de réduire les effets secondaires des traitements et de la maladie, de favoriser le lien social et de renforcer l’estime de soi et le moral.