Comment la radiothérapie traite-t-elle le cancer ? Principes, modalités et effets secondaires

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La radiothérapie est un traitement localisé qui consiste à irradier les cellules cancéreuses par des rayons ionisants pour les détruire. La radiothérapie peut être utilisée à visée curative ou bien palliative. On l’utilise pour traiter de nombreux types de cancers, seule ou associée à d’autres traitements comme la chirurgie ou la chimiothérapie. Selon l’Institut national du Cancer, en France environ 215 000 patients bénéficient chaque année d’une radiothérapie dans le cadre de leur parcours de soins personnalisé. Elle nécessite une préparation et un suivi rigoureux du patient. La radiothérapie peut entraîner des effets secondaires généralement bénins et transitoires, mais qui peuvent parfois être plus durables et sévères.

 

Principe et fonctionnement de la radiothérapie

Le principe de la radiothérapie repose sur l’utilisation de rayonnements ionisants, capables d’endommager l’ADN des cellules qu’ils traversent, pour provoquer leur destruction ou les empêcher de se multiplier. Les cellules cancéreuses se divisent plus rapidement que les cellules saines, elles sont donc plus sensibles aux effets de l’irradiation.

L’objectif de la radiothérapie est de délivrer un maximum de dose dans le volume tumoral tout en évitant les tissus sains avoisinants.

Pour produire ces rayonnements ionisants, on utilise habituellement des accélérateurs de particules qui génèrent des faisceaux d’électrons ou de photons (rayons X). Ces faisceaux sont ensuite dirigés vers la zone à traiter à l’aide d’un appareil appelé collimateur, qui permet de moduler l’intensité et la forme du faisceau : il s’agit de la radiothérapie externe.

cancer sein radiotherapie

Il est aussi possible de recourir à une radiothérapie interne appelée curiethérapie. Son principe repose sur la mise en place de sources radioactives à l’intérieur du corps du patient, au contact de la tumeur ou à proximité immédiate. Ces sources émettent des rayonnements qui vont agir localement sur les cellules tumorales. La curiethérapie est notamment utilisée pour traiter certains cancers gynécologiques ou cancers de la prostate.

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La préparation du patient

Avant de commencer les séances de radiothérapie, le patient doit subir plusieurs examens pour définir le volume à traiter et le plan de traitement. Ces examens comprennent :

  • un scanner de centrage (ou scanner de repérage) qui fournit des images en 3D de la tumeur et des organes environnants et qui va permettre de délimiter précisément le volume à traiter ;
  • dans certains cas : une IRM ou un TEP Scanner, pour affiner le diagnostic ;
  • un marquage cutané (au feutre indélébile ou avec des points de tatouage) ou un moulage (dispositif personnalisé pour maintenir le patient en une certaine position) ;
  • une séance de « mise en place », pour ajuster le positionnement des faisceaux aux données précédemment calculées.

 

scanner centrage radiotherapie

A partir des clichés obtenus, le radiothérapeute va délimiter la zone à irradier ainsi que les organes à risques à protéger. Conjointement avec l’équipe de physiciens médicaux et de dosimétristes, il calcule la dose totale à délivrer et la dose par séance de traitement. Ces paramètres dépendent de nombreux facteurs comme le type ou le stade du cancer, l’état général du patient, etc.

 

Le déroulement du traitement de radiothérapie

Une consultation médicale avec le radiothérapeute est organisée avant de démarrer la radiothérapie. Ce rendez-vous permet d’expliquer les objectifs, les modalités de traitement, les bénéfices et les risques de la radiothérapie. En fin de consultation, un programme personnalisé de soins est remis au patient.

Dans certains cas, une consultation supplémentaire auprès d’un membre de l’équipe soignante est programmée pour compléter les informations reçues et pour que le patient puisse poser toutes les questions qui n’ont pas été abordées au cours de la consultation médicale.

Les séances de radiothérapie externe se déroulent généralement en ambulatoire au centre de radiothérapie selon un rythme prédéterminé. La fréquence des séances peut varier de 1 à 5 fois par semaine, selon le type de radiothérapie et de protocole retenus. La durée du traitement peut quant à elle varier de quelques jours à plusieurs semaines.

Une séance de radiothérapie dure en moyenne 10 à 15 minutes, mais le temps effectif d’irradiation est souvent plus court (quelques minutes). Le patient est installé sur une table de traitement en position déterminée pendant la préparation. Il doit rester immobile tout au long de la séance. Les manipulateurs en radiothérapie quittent la salle, mais restent en contact permanent avec le patient depuis leur console de contrôle, située à l’extérieur (vidéo + interphone). La séance n’est pas douloureuse, mais peut être un peu bruyante.

Pendant toute la durée du traitement, le patient est suivi régulièrement par le radiothérapeute (généralement, une consultation par semaine) pour évaluer l’efficacité et la tolérance de l’irradiation. Il peut ainsi adapter le plan de traitement ou prendre en charge les éventuels effets secondaires de la radiothérapie dès leur apparition.

 

Les différents types de radiothérapie

On distingue plusieurs types de radiothérapie en fonction de la technique et des équipements utilisés, parmi lesquels :

  • La radiothérapie guidée par l’image (IGRT), qui inclut un système d’imagerie embarquée (scanner ou échographie) pour contrôler la position du patient ou de la tumeur avant et pendant l’irradiation. Elle permet d’ajuster le faisceau en temps réel selon les mouvements respiratoires ou les variations anatomiques du patient.
  • La radiothérapie conformationnelle, qui est le traitement classique de radiothérapie et qui adapte la forme du faisceau au volume à traiter pour cibler la tumeur de manière précise.
  • La radiothérapie par CyberKnife, qui utilise un bras robotisé pour diriger le faisceau d’irradiation vers la tumeur. Elle permet de traiter certaines tumeurs inopérables ou difficiles d’accès comme les tumeurs cérébrales, hépatiques ou pulmonaires.
  • La radiothérapie stéréotaxique, qui permet de délivrer une dose élevée de rayons à une zone très localisée en un nombre réduit de séances. Elle peut être utilisée pour traiter certaines petites tumeurs intracrâniennes ou extracrâniennes.
  • La radiothérapie adaptative (toute nouvelle technique dont certains centres français commencent à être équipés), qui consiste à modifier avant chaque séance le plan de traitement selon les variations anatomiques ou biologiques du patient en vue d’optimiser le volume traité, la dose à délivrer et ainsi limiter les effets secondaires.
  • La protonthérapie, qui utilise les protons au lieu des photons et qui permet ainsi de déposer l’énergie maximale à une profondeur déterminée (pic de Bragg) et d’irradier plus efficacement la tumeur en limitant l’exposition des tissus sains proches. On peut l’utiliser pour certaines tumeurs proches d’organes sensibles (cancers pédiatriques, cancers oculaires, cancers du système nerveux central).

 

Les effets secondaires de la radiothérapie

La radiothérapie peut entraîner certains effets secondaires, variables d’un patient à l’autre selon la dose d’irradiation reçue, la zone traitée, l’état de santé général du patient ou le type de radiothérapie. Ils ne sont pas systématiques et peuvent se manifester pendant le traitement ou dans les 3 mois après la fin de la radiothérapie (effets secondaires précoces), ou à distance de l’irradiation (effets secondaires tardifs de la radiothérapie).

Parmi les effets secondaires précoces les plus fréquents, on peut citer :

  • une fatigue
  • des réactions cutanées
  • des troubles digestifs
  • des troubles bucco-dentaires
  • des troubles urinaires et génitaux

Ces effets secondaires précoces se manifestent chez la majorité des patients et sont réversibles.

Les effets secondaires tardifs, qui sont plus rares, peuvent prendre différentes formes :

  • une fibrose
  • un lymphœdème
  • des troubles de la fertilité
  • un risque accru de second cancer
  • des troubles cardiaques
  • des troubles pulmonaires

Ces effets secondaires tardifs peuvent apparaître entre 3 mois et 3 ans après la fin de la dernière session de radiothérapie et ne sont pas toujours réversibles.

Plus d’informations sur les tests de radiosensibilité de Novagray.

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Team NovaGray

NovaGray développe des tests de tolérance à la radiothérapie à destination des patients traités pour un cancer du sein ou de la prostate. La mission de NovaGray est d'œuvrer à la personnalisation des traitements en évaluant la sensibilité individuelle de chaque patient avant le démarrage de la radiothérapie. La technologie NovaGray a fait l’objet de validations cliniques prospectives multicentriques. Les tests NovaGray sont recommandés par la Société Française de Radiothérapie Oncologique (SFRO).